LE MUSÉE DES ANNÉES 1970, LUMIÈRE SUR LES ARTS ET TRADITIONS POPULAIRES
Le quatrième temps de l’exposition permanente rend compte de la
«nouvelle muséologie», initiée après-guerre par Georges-Henri Rivière («G.H.R»),
et qui révolutionna le monde des musées d’ethnographie.
Sous son impulsion, les années 1960 voient le renouvellement de la discipline
ethnographique et de ses mises en scène dans les musées, où l’on « fait parler les objets ».
Ce quatrième temps évoque la muséographie des années 1960 à 1980 qui, dans le droit fil de l’effervescence intellectuelle de l’après-guerre, constitue l’âge d’or des arts et traditions populaires. Sur la base d’ enquêtes de terrain, il s’agit de mettre en valeur l’usage des objets et les gestes qui les accompagnent, de donner la parole à ceux qui les utilisent et de replacer ces pratiques dans leur profondeur historique.
Si l’ambition est de témoigner des relations des hommes avec leur milieu naturel, il s’agit aussi de prendre en compte le visiteur dans son interaction avec l’exposition. Dans les galeries du nouveau bâtiment du Musée National des Arts et Traditions Populaires à Paris, ouvertes en 1972 et 1975, Georges-Henri Rivière réinvente l’art de mettre en scène les objets ethnographiques. Ses techniques d’exposition sont inspirées du théâtre : fond noir, éclairage scénique, silhouettes figurées sans l’artifice des mannequins. Pour diffuser cette muséologie nouvelle, Rivière travaille en étroite collaboration avec les musées régionaux, dont le Museon Arlaten. Dans ce Temps 4, un troupeau de moutons, l’élevage des taureaux, un atelier de fabrication de paniers sont autant de mises en scène évoquant ces recherches et collaboration.
L’ELEVAGE DU MOUTON, LA TRANSHUMANCE, L’ELEVAGE DU TAUREAU ET LA VANNERIE
Le quotidien du berger est souvent très différent de son image idéalisée. Son travail est rythmé par les saisons et la transhumance. En Provence, l’histoire de l’élevage ovin est intimement liée à la plaine de la Crau, région de pâturages d’hiver. L’été, les bêtes estivent dans les Alpes. L’agneau de Crau est apprécié pour sa viande. Le mouton Mérinos est destiné à la production d’une laine réputée de qualité. La grande vitrine crée l’illusion d’une transhumance à pied d’un troupeau de moutons et évoque une ancienne vitrine du Musée National des Arts et Traditions Populaires de Paris.
La vitrine de la « bouvino » – bovin en provençal – présente les différentes activités liées à l’élevage des taureaux au fil des saisons. Bouvier à l’origine, le gardian devient héros de littérature et de cinéma, parfois proche de la figure du cowboy. Loin de cette fiction, son travail consiste en de nombreux travaux physiques, depuis la surveillance des troupeaux, à pied ou à cheval, jusqu’au marquage et à la sélection des bêtes en passant par des démonstrations de savoir-faire à l’occasion de festivités. De nos jours, les activités liées à l’élevage ont gagné en popularité. Les courses camarguaises, ainsi que les jeux taurins, restent synonyme de fête populaire.
En face, la vitrine de la vannerie illustre, entre autres, le concept de « chaîne opératoire » : elle donne à voir les étapes de fabrication d’un panier. Cette collection sur la vannerie et le mode d’exposition ont été élaborés grâce au travail de recherche mené par Charles Galtier en 1959 sur les vanniers de Vallabrègues, village gardois situé entre Arles et Avignon.